Les collines du lac du Paty sont un écrin de nature cher aux Carombaises et Carombais. Pour protéger ce site unique et permettre un accueil du public plus respectueux des patrimoines, la zone est classée « Espace Naturel Sensible (ENS) » et bénéficie d’un plan de gestion environnemental subventionné en majorité par le Conseil départemental de Vaucluse.
©M. Gendrot/LPO
Parmi les actions mises en œuvre en 2021, le tout jeune Parc naturel régional du Mont-Ventoux a piloté la réalisation d’études naturalistes afin de disposer d’informations sur l’évolution de la faune de l’ENS et de proposer des mesures de préservation pertinentes.
C’est la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur (LPO PACA) et les bureaux d’études ENTOMIA et SAXICOLA qui ont menés d’avril à septembre pas moins de 19 passages pour inventorier ou suivre les espèces visées. Les conclusions de cette étude vous seront présentées en détail lors d’une rencontre publique à la salle des fêtes au cours du 1er trimestre 2022, la date vous sera confirmée dans la gazette et sur panneau pocket (application gratuite sur smartphone).
Les points forts des observations des naturalistes engagées dans cette étude portent sur une grande diversité rencontrée :
· de papillons (lépidoptères), avec 54 espèces dont 15 nouvelles par rapport à la dernière étude de 2011 et la découverte
d’une nouvelle espèce pour le site, la Diane (voir photo), qui bénéficie d’une protection nationale ;
· de chauves-souris (chiroptères), avec 15 espèces dont 4 avec un fort enjeu de protection ;
· de coléoptères, avec 168 espèces dont 3 sont rares en France ;
· d’oiseaux (avifaune), avec 54 espèces en 2021, dont 45 espèces nichent sur le site, et certaines espèces patrimoniales typiques des milieux dit « ouverts » (landes, garrigues basses) comme l’Alouette lulu et la Fauvette pitchou ; des milieux rupestres (falaises) comme le Grand corbeau et le Grand-duc d’Europe ; ou encore des forêts de bords de cours d’eau (ripisylves), comme le Loriot d’Europe.
Ces résultats démontrent une bonne qualité environnementale de notre massif. Il convient toutefois de noter que la baisse du niveau d’eau du lac du Paty exigée par les services de l’État compte tenu d’une fragilité de la partie haute du barrage, a des conséquences défavorables pour de nombreuses espèces, en réduisant les surfaces d’habitat pour :
· les libellules et les demoiselles (odonates) pour lesquelles seulement 16 espèces ont été inventoriées en 2021 contre 27 en 2011. Une nouvelle espèce a toutefois été
observée dans le ravin du Lauron, l’Agrion de Mercure, inscrite « quasi menacée » à la Liste rouge des odonates de PACA,
· les crapauds et grenouilles (amphibiens) avec 3 espèces inventoriées en 2021 (2 en 2011). La découverte dans le vallat de chandeirolles de la Salamandre tachetée (voir photo), espèce protégée au niveau national et rarement observée en Vaucluse, vient égayer ces tristes résultats.
Ces nouvelles informations sur la biodiversité du site permettent de proposer certains points d’amélioration dans la gestion de l’ENS comme le nettoyage et la mise en défens des anciennes carrières pour assurer la tranquillité des chauves-souris, la conservation des arbres morts sur pieds pour les coléoptères, l’aménagement d’une lavogne* au niveau des Coupinottes pour les amphibiens et le troupeau, ou encore la délimitation par des clôtures en bois de petites zones de quiétude pour la faune au bord du lac.
Mais l’action de gestion la plus importante à mettre en œuvre reste le confortement du niveau d’eau du lac. Une recherche de financement pour la consolidation du barrage est d’ores et déjà engagée par la commune.
*petit dépression aménagée pour collecter l’eau