La reconnaissance du Mont-Ventoux comme Réserve de Biosphère par l’UNESCO a engagé une politique de protection et de gestion des espaces naturels et de la biodiversité. Dès le milieu des années 1980, de nombreux dispositifs et outils de conservation ont progressivement été mobilisés :
– Une Réserve Biologique Intégrale (906 ha)
– Six Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (2 126 ha)
– Trois Zones Spéciales de Conservation Natura 2000 (5 620 ha)
– Six Espaces Naturels Sensibles (597 ha)
Cependant, l’exceptionnelle biodiversité du territoire subit encore des pressions d’origines diverses : artificialisation et fragmentation des milieux, pollutions, évolution des usages, changement climatique… Face à ce constat, la poursuite de la protection et de la gestion du patrimoine naturel apparait comme une priorité incontournable.
L’élaboration de la Charte a ainsi été l’occasion d’identifier, à l’échelle 1/25 000e, les Zones d’Intérêt Biologique du territoire afin d’orienter et de prioriser la stratégie d’intervention du Parc et de ses partenaires en matière de protection et de gestion des espaces naturels remarquables.
En s’appuyant sur les dispositifs réglementaires existants qui constituent « l’aire centrale » de la Réserve de Biosphère, la Charte affirme la volonté de se doter de moyens d’actions nécessaires pour garantir la conservation à long terme des espaces naturels remarquables. Dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la Création d’Aires Protégées (SCAP), des réflexions seront engagées pour intégrer de nouveaux enjeux de conservation et élargir le réseau déjà constitué.
En complément des outils réglementaires, la politique en faveur des patrimoines naturels du Parc s’appuie sur un engagement fort en faveur de la gestion des espaces naturels avec une pérennisation et une extension des périmètres de gestion (Natura 2000, Espaces Naturels Sensibles, plans d’aménagement en forêt publique…) et un déploiement de ces démarches contractuelles aux autres espaces remarquables identifiés.
Suite à l’élaboration du diagnostic des sites d’Ocres, Sables, Gypses et Argiles du piémont sud du Ventoux par le Parc du Mont-Ventoux, la commune de Mormoiron et le Conseil départemental de Vaucluse ont procédé à la labellisation du site des Salettes et du Vallat de Marquetton en tant qu’Espace Naturel Sensible au printemps 2019.
Ce nouvel ENS s’étend sur près de 30 hectares au niveau du plan d’eau des Salettes et du vallat de Marquetton. Il s’agit d’un espace varié proposant des milieux humides, aux abords du lac, avec la présence d’une forêt riveraine de Peupliers blancs, ainsi que des milieux ouverts de prairies, et des espaces forestiers composés majoritairement de Pins maritimes, en mélange avec des feuillus comme le chêne pubescent ou le châtaignier. Outre la présence d’une géologie atypique composée de sables jaune et blanc, la particularité du site est la présence d’une espèce de flore rare et menacée, le Jonc de Desfontaines, qui se développement aux abords du lac. L’ENS est également particulièrement favorable aux chauves-souris puisqu’on n’y dénombre pas moins de 16 espèces.
Afin de valoriser ce site, le Parc du Mont-Ventoux met en œuvre un plan de gestion avec pour objectifs de conforter l’état écologique du site avec notamment des inventaires et suivis naturalistes, mais aussi une volonté d’amélioration de l’accueil du public afin de favoriser la découverte de cet espace riche et de son patrimoine. Pour cela, un important projet de réhabilitation du plan d’eau et de ses abords est actuellement porté par la commune de Mormoiron. Des travaux sont donc programmés afin d’améliorer le fonctionnement du site par rapport à sa fréquentation. Une reconquête environnementale et paysagère est ainsi possible afin d’offrir des aménagements de meilleure qualité pour le plaisir des usagers. Stationnements repensés, nouveaux accès, des espaces naturels retrouvés et une cohérence d’aménagement d’ensemble sont au programme de la reconquête du lac.
Chaque été, les usagers du site sont sensibilisés à sa préservation, aux bons comportements et au risque incendie par la Garde Régionale forestière déployée par le Parc.